Face à la digitalisation croissante des entreprises, la fonction Achats doit accélérer son évolution pour devenir un véritable partenaire métier et un pilier de la construction de l’avantage concurrentiel de l’entreprise sur le long terme.

Deux priorités majeures pour les Directions Achats en 2021 : réduction des coûts et digitalisation des Achats

Si la nécessité de réduction des coûts, qui s’est d’ailleurs renforcée avec les répercussions économiques de la crise sanitaire de la Covid-19, ainsi que la contribution économique à la performance et la rentabilité de l'entreprise restent toujours les enjeux majeurs des Directions Achats (tous secteurs confondus), elles ne suffisent plus. La digitalisation des Achats est maintenant un impératif et une véritable priorité. L'existence de nombreuses solutions, de plus en plus performantes et capables d'impacter l'ensemble des processus achats (S2P, P2P, SRM, CM, PPM) permet en effet de créer de la valeur non seulement dans le fonctionnement général de la fonction Achats, mais aussi dans les domaines du catégorie management, du management des risques et de la performance fournisseurs, sans omettre le développement du business partnering avec les Directions métiers et la Finance.

La digitalisation dans les Achats permet de générer plus d'efficience et d'efficacité dans les activités et les processus mais doit aussi créer de la valeur sur les moyens et longs termes pour positionner la fonction Achats comme stratégique dans l'entreprise.

L’intégration du digital dans les processus permet aux organisations Achats d’être plus efficientes et productives

Le métier des Achats se professionnalise et se spécialise de plus en plus, et cela se reflète au niveau des outils. Plusieurs générations technologiques se sont succédées. La digitalisation des Achats est partie de la dimension avale et transactionnelle (P2P) pour remonter sur l’amont du métier et du processus achats, sur le category management, le sourcing, ou encore les relations fournisseurs, les solutions et suites de Purchase-to-Pay ayant pour objectif de digitaliser l’ensemble du parcours Achats. L'utilisation de ces outils de gestion des appels d'offres, de la gestion des demandes jusqu'aux commandes et paiements fournisseurs, a principalement contribué au respect des procédures internes et à l’amélioration de la conformité (traçabilité, respect des normes, etc.) d’une part, tout en enrichissant le reporting et le suivi de la performance d’autre part.

Grâce à l'utilisation de ces solutions pour industrialiser, automatiser et dématérialiser les processus, les entreprises les plus performantes sont parvenues à limiter le coût de fonctionnement de leur fonction Achats à environ 1 % du montant total de ces derniers. Avec l'intégration des dernières technologies, encore plus performantes, le ratio devrait encore diminuer de façon substantielle dans les prochaines années.

L’utilisation les nouvelles technologies permettra aux organisations Achats d’aller encore plus loin, de travailler différemment, d’être plus agiles et résilientes et de devenir un partenaire stratégique pour les métiers et la Finance

Le développement et la montée en puissance des nouvelles technologies, qu'il s'agisse de l'analyse de la data, de l'intelligence artificielle, de la blockchain, de la RPA, ouvrent de nouveaux horizons pour la fonction Achats.
Ces technologies, qui automatisent des interactions et les étapes les plus complexes des processus achats pour remplacer des acteurs humains sur des tâches répétitives, vont permettre des gains de productivité importants mais aussi d'améliorer le partage d’informations et la collaboration entre les différentes parties prenantes ou encore l’analyse prévisionnelle pour faciliter la prise de décisions.

Elles vont ainsi contribuer au développement et au déploiement en profondeur du catégorie management, de la gestion des risques fournisseurs, de la veille intelligente pour identifier les potentialités d'innovation de nouveaux fournisseurs et notamment des start-up. Les Directions Achats pourront ainsi passer d'un statut « d'opérateur de confiance » à un statut de contributeur et « cocréateur de business ».



Si ces technologies en sont encore au début de leur déploiement dans les organisations les plus en avance, cette démarche doit permettre à moyen terme de digitaliser plus de 90-95 % des tâches administratives, représentant ainsi en moyenne de 50 à 70 % du temps des acheteurs. Ainsi, si la digitalisation induit un profond bouleversement des processus achats dans les 3 à 5 ans, elle est aussi là pour encourager et accompagner l'évolution du métier Achats et de ses activités vers un positionnement d'acteur stratégique dans l’entreprise et de véritable partenaire des Directions métiers, contributeur direct à l'innovation.